Nicolas
Marie
|
![]() Il a joué dans: Les Cordier juge et flic, Une nounou pas comme les autres, Le destin du Dr Calvet... Au théâtre
dans : Le neuveu de Rameau
Interviews par Sebastien Kimbergt : S.K : Bonjour Nicolas. Comment avez-vous débuté dans la comédie? Nicolas Marié : A lécole, jétais dans la classe à la sur de Christophe Malavoy qui suivait des cours au Conservatoire auprès de Raymond Gérard . Les choses se sont faites delles mêmes. Entre temps, mon beau-père qui faisait du cheval avec un acteur qui sappelle Jacques Thébault, savait que je voulait être comédien. Il ma alors conseillé de lappeler. Jacques ma dressé un portrait horrible du métier de comédien en me disant « La première chose que tas à faire cest passer ton BAC et après tu réfléchiras ! ». Donc jai passé mon BAC, et, une fois que je lai eu, je suis entré au Conservatoire. De fil en aiguille, jai rencontré des gens différents et je suis allé monter une troupe avec des gens comme Elie Sémoun et Muriel Robin dans le Sud-Ouest où on sest bien amusé. On a monté énormément de choses, des festivals létés, etc. On a monté 15 pièces en deux mois et demi. On a fait nos armes de cette manière là et après on sest séparé, chacun a fait sa vie de son côté. Cest aussi simple que ça.
S.K : Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier? N.M : Cest plus que ça. Il ny a pas quelque chose qui plaît plus ou moins. Cest plus un choix de vie, tout simplement. Y a une part de création, dexpression quil ny a pas forcément dans dautres métiers. Cest ça le plus important. Cest un peu une source déquilibre.
S.K : On connaît peu votre parcours théâtral. Pouvez-vous nous en parler un peu? N.M : Les tournages et le pièces se sont tous succédés Si je veux résumer, il y a eu la dernière pièce de Poiré au Palais Royal, Rumeur, écrit par Neil Simon. Arsenic et vieilles dentelles, au théâtre de la Madeleine, ou Ma vie nest plus un roman, au Bouffe Parisien, une pièce écrite par Michel Déon. Et puis jai tourné pas mal pour la télé.
S.K : Quels sont les souvenirs que vous gardez de la série "Le Destin du Docteur Calvet", actuellement rediffusé sur TF1? N.M : (Rires) Jen garde un bon souvenir parce que ça avait été une expérience avec des gens sympas mais ça avait un rythme de travail très lourd, très dur. Quand on tourne 26 minutes par jours, cest très très dur. Quand on tourne des trucs comme ça, où il ny a pas dargent, on véhicule laction par le texte. Il y a énormément de textes à apprendre. Cétait aussi ma première expérience de série télé, javais donc réellement beaucoup de travail. De plus, étant habitué aux textes de théâtre, je suis incapable dapprendre un texte comme ça, juste avant de tourner. Japprenais tout ça comme une pièce de théâtre, cest à dire que chaque semaine, japprenais une heure et demi de dialogues.
S.K : Comment se monte une pièce comme "Le neveu de Rameau"? Et combien de temps faut-il pour la préparer? N.M : Là, en loccurrence, ça a été particulier. On a commencé par faire des lectures. On na pas commencé à faire comme dhabitude à répéter devant un metteur en scène. Après nous avoir vu faire ces lectures, des gens nous on demandé dans faire dans des lieux originaux Des bistrots, des châteaux ou dans des lieux comme ça. On navait pas lintention de le monter et on sest laissé prendre à notre propre piège. Et le spectacle est né un peu malgré nous. On sest répété ces lectures chez un facteur de clavecins et on le lisait chacun de notre côté. Comme ça nous ennuyait de le lire au bout dun moment, on a commencé à le bouger un peu, et puis on a commencer à lapprendre. Ensuite on a refait entièrement ladaptation, puisque la précédente, faite pour Pierre Fresnay ne nous plaisait pas : on trouvait que la relation entre le neveu et le philosophe était déséquilibrée. Et on a répété dans lespace de cet atelier de clavecins. On la ensuite joué devant des directeurs de théâtres. On nous a alors proposé de jouer au théâtre de Paris, un immense théâtre de 1200 places qui pour nous était beaucoup trop grand. On a refusé. Puis le théâtre du Ranelagh nous la proposé. Il se trouve que ce théâtre, en plus, correspondait bien, car il avait un balcon, un proscenium, une entrée à lintérieur Ca restait dans le style des conditions quon avait eu à latelier : on sest donc éclaté, voilà.
S.K : On vous a aperçu dans "Une nounou pas comme les autres" avec Mimi Mathy et vous avez joué dans un épisode des "Cordier Juge et Flic"... Y a t'il une différence avec le jeu théâtral? N.M : Cest différent. Avec un grand théâtre, oui. Si cétait un théâtre de poche, il ny aurait pas de grandes différences, mais là, oui. La télévision, on est plein cadre, cest une caricature de la vie. Que se soit la télé ou le cinéma, un coup dil, ça se voit tout de suite, ce nest ni le même jeu, ni la même technique. Cest sympa aussi.
S.K : Quels sont vos projets pour 2002? N.M : Là, en loccurrence, un tournage au mois de janvier avec un réalisateur qui sappelle Jean-Daniel Verrague. Un film écrit par Carrière sur la première représentation dHernani de Victor Hugo. Et cest une reconstitution de la première de cette représentation pièce. La querelle quil y avait eu à lépoque entre les Romantiques et les Conservateurs. Cest passionnant, car tout ça est lié à la censure, parce que Victor Hugo était censuré. On est sous Charles X qui veut oublier la révolution et rétablir la royauté avec tout ce que ça comporte autour de censure de main mise sur tout. Victor Hugo essaye de conserver sa liberté dexpression en militant pour la liberté politique. Il dit « Il ny a de liberté politique que sil y a liberté dans la littérature et inversement. ». Il y a des pages sur ce moment là écrites par Hugo, qui sont extraordinaires. Cest très riche, à la fois dans le débat et dans lexpression. Cette histoire fait se retrouver bon nombre de personnages dépoque. Cest une reconstitution très riche.
S.K : Venons en maintenant à une autre facette de votre métier, celle qui vous a apporté une certaine notoriété auprès du public. Comment êtes-vous venu au doublage? N.M : Je connaissais Jean Redeau qui écrivait pour les Columbo, qui était un très bon adaptateur de séries que javais rencontré comme ça. Il mavait demandé si ça mintéressait de faire du doublage. Jai dis pourquoi pas alors que je ne connaissais pas du tout. En plus il connaissait Jacques Thébault : Ca avait été pour moi loccasion de reprendre contact avec Jacques. Justement, jai fait ma première synchro avec lui sur une série de Sherlock Holmes. Il avait été adorable avec moi qui avait un trac fou ce jour là. Il ma dit « Tinquiètes pas mon poulet, on na pas le trac ici ! Cest pas grave si tu te plantes, on recommence. » . Il ma mis en confiance alors que javais dû faire nimporte quoi et être très mauvais. Et puis par la suite je suis resté, jai régardé, des gens mon appelé et voilà, ça cest fait comme ça.
S.K : Trois rôles ont permis au public de se familiariser avec votre voix : Trivette dans "Walker Texas Rangers", Jarod dans "Le Caméléon" et enfin Giles dans "Buffy". N'est-ce pas un peu lassant de doubler les mêmes personnages si longtemps? N.M : Non, pas du tout ! Au contraire ! On arrive au studio en connaissant lacteur. Au bout du compte, cest comme si on allait tourner soi-même. Parce quon connaît le comédien, on a plus quà se préoccuper que de laction. Et puis en plus, se sont là de bons acteurs, alors ça me plaît vraiment de faire ça. Et puis le doublage mamuse beaucoup, jaime bien faire ça.
S.K : Justement, Michael T. Weiss, que vous doubliez dans Le Caméléon, était doublé par Emmanuel Curtil dans le film Jeffrey tandis que vous doubliez (très bien, d'ailleurs) le personnage principal. Etait-ce un choix des sociétés? Ou le simple résultat d'un casting hasardeux? N.M : (Rires) Simplement Jeffrey avait été casté avant que lon commence le Caméléon. A la suite de ça, on a fait le Caméléon et je navais pas reconnu cet acteur en faisant lessai sur le Caméléon. Je crois même quEmmanuel navait pas été casté par Georges Caudron. Vous savez, Jeffrey, cest très marginal comme film.
S.K : Son prochain film, d'ailleurs, Bones, vient de sortir aux USA... Pensez vous que vous le doublerez pour la sortie française? N.M : Cest possible Jespère. Mais ça, cest le client qui décide. Pour le moment, je nest pas été convoqué Je nétais même pas au courant quil avait fait un film.
S.K : Un doublage est forcément dirigé par un directeur artistique (autre comédien ou parfois même réalisateur de film etc...)... Vous avez été dirigé par Georges Caudron, Eric Legrand (pour un guest sur la série "Legacy"), même par des femmes, comme Magali Barney par exemple (qui vous a dirigé pour le rôle du père dans la série télé de "Chéri j'ai rétrécis les gosses")... Y a t'il de grandes différences entre les méthodes de chacun? N.M : Ah oui. Beaucoup. De grosses différences principalement dans la façon de dire les choses. Dans la qualité, ils font tous du très bon boulot, toujours professionnels, cest ce qui rend toujours le travail très agréable.
S.K : Vous même,
avez-vous déjà été directeur artistique?
S.K : Enfin, avez-vous une explication pour le sous-titrage anglais d'un des passage du téléfilm du "Caméléon"? Il semblerait en effet que dans la VO il parle Suédois avec un sous titre anglais... Or, dans la VF, il parle français... avec les sous titres anglais? N.M : Aucune explication Il y a probablement eu une erreur soit au niveau du client, soit au niveau de la société de doublage Jen sais rien
S.K : Eh bien merci Nicolas. |