Nicolas Marie
Nicolas Marié double la voix de Michael T. Weiss (Jarod) Vous avez pu entendre sa voix en Anthony Stewart Head (Rupert Giles) dans la série "Buffy contre les vampires", Brendan Kelly (Mike Savage) dans "Agence Acapulco", Clarence Gyliard (Trivette) dans "Walker texas ranger", John Hannah (Ian Mc Callum) dans "McCallum", Gary Sweet (Steve MacClintock) dans "Sydney police", Rick Springfield (Mike Barret) dans "Surfers detectives". (Rupert Giles dans "Buffy contre les vampires", Mike Savage dans "Agence Acapulco", Trivette dans "Walker Texas Ranger", Ian Mc Callum dans "McCallum", Steve MacClintock dans "Sydney Police", Mike Barret dans "Surfers detectives".

Il a joué dans: Les Cordier juge et flic, Une nounou pas comme les autres, Le destin du Dr Calvet...

Au théâtre dans : Le neuveu de Rameau…









Interviews par Sebastien Kimbergt :

S.K : Bonjour Nicolas. Comment avez-vous débuté dans la comédie?

Nicolas Marié : A l’école, j’étais dans la classe à la sœur de Christophe Malavoy qui suivait des cours au Conservatoire auprès de Raymond Gérard . Les choses se sont faites d’elles mêmes. Entre temps, mon beau-père qui faisait du cheval avec un acteur qui s’appelle Jacques Thébault, savait que je voulait être comédien. Il m’a alors conseillé de l’appeler. Jacques m’a dressé un portrait horrible du métier de comédien en me disant « La première chose que t’as à faire c’est passer ton BAC et après tu réfléchiras ! ». Donc j’ai passé mon BAC, et, une fois que je l’ai eu, je suis entré au Conservatoire. De fil en aiguille, j’ai rencontré des gens différents et je suis allé monter une troupe avec des gens comme Elie Sémoun et Muriel Robin dans le Sud-Ouest où on s’est bien amusé. On a monté énormément de choses, des festivals l’étés, etc.… On a monté 15 pièces en deux mois et demi. On a fait nos armes de cette manière là et après on s’est séparé, chacun a fait sa vie de son côté. C’est aussi simple que ça.

S.K : Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier?

N.M : C’est plus que ça. Il n’y a pas quelque chose qui plaît plus ou moins. C’est plus un choix de vie, tout simplement. Y a une part de création, d’expression qu’il n’y a pas forcément dans d’autres métiers. C’est ça le plus important. C’est un peu une source d’équilibre.

S.K : On connaît peu votre parcours théâtral. Pouvez-vous nous en parler un peu?

N.M : Les tournages et le pièces se sont tous succédés… Si je veux résumer, il y a eu la dernière pièce de Poiré au Palais Royal, Rumeur, écrit par Neil Simon. Arsenic et vieilles dentelles, au théâtre de la Madeleine, ou Ma vie n’est plus un roman, au Bouffe Parisien, une pièce écrite par Michel Déon. Et puis j’ai tourné pas mal pour la télé.

S.K : Quels sont les souvenirs que vous gardez de la série "Le Destin du Docteur Calvet", actuellement rediffusé sur TF1?

N.M : (Rires) J’en garde un bon souvenir parce que ça avait été une expérience avec des gens sympas mais ça avait un rythme de travail très lourd, très dur. Quand on tourne 26 minutes par jours, c’est très très dur. Quand on tourne des trucs comme ça, où il n’y a pas d’argent, on véhicule l’action par le texte. Il y a énormément de textes à apprendre. C’était aussi ma première expérience de série télé, j’avais donc réellement beaucoup de travail. De plus, étant habitué aux textes de théâtre, je suis incapable d’apprendre un texte comme ça, juste avant de tourner. J’apprenais tout ça comme une pièce de théâtre, c’est à dire que chaque semaine, j’apprenais une heure et demi de dialogues.

S.K : Comment se monte une pièce comme "Le neveu de Rameau"? Et combien de temps faut-il pour la préparer?

N.M : Là, en l’occurrence, ça a été particulier. On a commencé par faire des lectures. On n’a pas commencé à faire comme d’habitude à répéter devant un metteur en scène. Après nous avoir vu faire ces lectures, des gens nous on demandé dans faire dans des lieux originaux… Des bistrots, des châteaux ou dans des lieux comme ça. On n’avait pas l’intention de le monter et on s’est laissé prendre à notre propre piège. Et le spectacle est né un peu malgré nous. On s’est répété ces lectures chez un facteur de clavecins et on le lisait chacun de notre côté. Comme ça nous ennuyait de le lire au bout d’un moment, on a commencé à le bouger un peu, et puis on a commencer à l’apprendre. Ensuite on a refait entièrement l’adaptation, puisque la précédente, faite pour Pierre Fresnay ne nous plaisait pas : on trouvait que la relation entre le neveu et le philosophe était déséquilibrée. Et on a répété dans l’espace de cet atelier de clavecins.

On l’a ensuite joué devant des directeurs de théâtres. On nous a alors proposé de jouer au théâtre de Paris, un immense théâtre de 1200 places qui pour nous était beaucoup trop grand. On a refusé. Puis le théâtre du Ranelagh nous l’a proposé. Il se trouve que ce théâtre, en plus, correspondait bien, car il avait un balcon, un proscenium, une entrée à l’intérieur… Ca restait dans le style des conditions qu’on avait eu à l’atelier : on s’est donc éclaté, voilà.

S.K : On vous a aperçu dans "Une nounou pas comme les autres" avec Mimi Mathy et vous avez joué dans un épisode des "Cordier Juge et Flic"... Y a t'il une différence avec le jeu théâtral?

N.M : C’est différent. Avec un grand théâtre, oui. Si c’était un théâtre de poche, il n’y aurait pas de grandes différences, mais là, oui. La télévision, on est plein cadre, c’est une caricature de la vie. Que se soit la télé ou le cinéma, un coup d’œil, ça se voit tout de suite, ce n’est ni le même jeu, ni la même technique. C’est sympa aussi.

S.K : Quels sont vos projets pour 2002?

N.M : Là, en l’occurrence, un tournage au mois de janvier avec un réalisateur qui s’appelle Jean-Daniel Verrague. Un film écrit par Carrière sur la première représentation d’Hernani de Victor Hugo. Et c’est une reconstitution de la première de cette représentation pièce. La querelle qu’il y avait eu à l’époque entre les Romantiques et les Conservateurs. C’est passionnant, car tout ça est lié à la censure, parce que Victor Hugo était censuré. On est sous Charles X qui veut oublier la révolution et rétablir la royauté avec tout ce que ça comporte autour de censure de main mise sur tout. Victor Hugo essaye de conserver sa liberté d’expression en militant pour la liberté politique. Il dit « Il n’y a de liberté politique que s’il y a liberté dans la littérature et inversement. ». Il y a des pages sur ce moment là écrites par Hugo, qui sont extraordinaires. C’est très riche, à la fois dans le débat et dans l’expression. Cette histoire fait se retrouver bon nombre de personnages d’époque. C’est une reconstitution très riche.

S.K : Venons en maintenant à une autre facette de votre métier, celle qui vous a apporté une certaine notoriété auprès du public. Comment êtes-vous venu au doublage?

N.M : Je connaissais Jean Redeau qui écrivait pour les Columbo, qui était un très bon adaptateur de séries que j’avais rencontré comme ça. Il m’avait demandé si ça m’intéressait de faire du doublage. J’ai dis pourquoi pas alors que je ne connaissais pas du tout. En plus il connaissait Jacques Thébault : Ca avait été pour moi l’occasion de reprendre contact avec Jacques. Justement, j’ai fait ma première synchro avec lui sur une série de Sherlock Holmes. Il avait été adorable avec moi qui avait un trac fou ce jour là. Il m’a dit « T’inquiètes pas mon poulet, on n’a pas le trac ici ! C’est pas grave si tu te plantes, on recommence. » . Il m’a mis en confiance alors que j’avais dû faire n’importe quoi et être très mauvais. Et puis par la suite je suis resté, j’ai régardé, des gens mon appelé et voilà, ça c’est fait comme ça.

S.K : Trois rôles ont permis au public de se familiariser avec votre voix : Trivette dans "Walker Texas Rangers", Jarod dans "Le Caméléon" et enfin Giles dans "Buffy". N'est-ce pas un peu lassant de doubler les mêmes personnages si longtemps?

N.M : Non, pas du tout ! Au contraire ! On arrive au studio en connaissant l’acteur. Au bout du compte, c’est comme si on allait tourner soi-même. Parce qu’on connaît le comédien, on a plus qu’à se préoccuper que de l’action. Et puis en plus, se sont là de bons acteurs, alors ça me plaît vraiment de faire ça. Et puis le doublage m’amuse beaucoup, j’aime bien faire ça.

S.K : Justement, Michael T. Weiss, que vous doubliez dans Le Caméléon, était doublé par Emmanuel Curtil dans le film Jeffrey tandis que vous doubliez (très bien, d'ailleurs) le personnage principal. Etait-ce un choix des sociétés? Ou le simple résultat d'un casting hasardeux?

N.M : (Rires) Simplement Jeffrey avait été casté avant que l’on commence le Caméléon. A la suite de ça, on a fait le Caméléon et je n’avais pas reconnu cet acteur en faisant l’essai sur le Caméléon. Je crois même qu’Emmanuel n’avait pas été casté par Georges Caudron. Vous savez, Jeffrey, c’est très marginal comme film.

S.K : Son prochain film, d'ailleurs, Bones, vient de sortir aux USA... Pensez vous que vous le doublerez pour la sortie française?

N.M : C’est possible… J’espère. Mais ça, c’est le client qui décide. Pour le moment, je n’est pas été convoqué… Je n’étais même pas au courant qu’il avait fait un film.

S.K : Un doublage est forcément dirigé par un directeur artistique (autre comédien ou parfois même réalisateur de film etc...)... Vous avez été dirigé par Georges Caudron, Eric Legrand (pour un guest sur la série "Legacy"), même par des femmes, comme Magali Barney par exemple (qui vous a dirigé pour le rôle du père dans la série télé de "Chéri j'ai rétrécis les gosses")... Y a t'il de grandes différences entre les méthodes de chacun?

N.M : Ah oui. Beaucoup. De grosses différences principalement dans la façon de dire les choses. Dans la qualité, ils font tous du très bon boulot, toujours professionnels, c’est ce qui rend toujours le travail très agréable.

S.K : Vous même, avez-vous déjà été directeur artistique?
N.M : Oui mais pas sur du doublage. Uniquement sur des speak.

S.K : Enfin, avez-vous une explication pour le sous-titrage anglais d'un des passage du téléfilm du "Caméléon"? Il semblerait en effet que dans la VO il parle Suédois avec un sous titre anglais... Or, dans la VF, il parle français... avec les sous titres anglais?

N.M : Aucune explication… Il y a probablement eu une erreur soit au niveau du client, soit au niveau de la société de doublage… J’en sais rien…

S.K : Eh bien merci Nicolas.